Cette solution innovante répond à un enjeu de taille : alors que des alternatives existent pour que ces élèves puissent suivre à distance ou rattraper les cours, ceux-ci restent le plus souvent coupés de tout lien avec leurs camarades. Or, la socialisation joue un rôle important dans le développement des enfants. Il fallait donc trouver un moyen de simuler leur présence à l’école, de manière à rendre possibles les interactions avec les élèves et les enseignants.
Les usages au cœur de la réflexion
La mise au point de cet outil a démarré en 2021 par une enquête auprès des usagers potentiels (enfants, parents, enseignants), afin de recueillir leurs besoins. Sur la base des réponses à ce questionnaire, et après une réflexion très ouverte, l’idée d’un format de valise, de dimensions modestes, simple d’utilisation, transportable et réparable, s’est imposée. « La valise contient un dispositif avec 3 caméras, un micro qui permet à l’élève de voir toute la classe, d’entendre et de parler. Il peut ainsi assister aux cours et aux récréations, mais aussi aux sorties cinéma ou aux classes vertes, explique Eric Carayol, responsable du CHL et porteur du projet à ISIS. Dans la phase de prototypage, nous avons intégré des petits jeux de type morpion ou bataille navale. L’élève se connecte au dispositif par une application web accessible sur ordinateur, tablette ou téléphone. »
Expérimentation en cours
Un premier prototype de MiMi été expérimenté pendant une journée dans une classe au printemps 2025. Ce premier test a montré que les enfants s’appropriaient le dispositif de manière assez naturelle pour communiquer à distance. Un essai à plus grande échelle se déroule durant le premier trimestre de cette nouvelle année scolaire avec 2 exemplaires de la valise.
Dans le même temps, les équipes d’ISIS impliquées dans le projet continuent à travailler sur des améliorations techniques, ainsi que sur l’esthétique et l’ergonomie.
Ce travail collégial a impliqué directement 2 enseignants-chercheurs de l’école, Adrien Defossez, pour le volet sociologique, et Nicolas Singer pour le développement de l’application web. De nombreux étudiants y ont contribué dans le cadre de stages ou projets tutorés.